Citations 2025

Grâce aux conseils de Marie Hélène Lachaud  je suis en mesure d'accéder au blog ECLER pour vous proposer mensuellement une citation. Un petit clin d'oeil pour rester en contact avec vous, formatrices et formateurs rencontrés à partir de 1993...

Noël Ferrand 

 

Janvier 2025

"Etre vivant c'est être vu, entrer dans la lumière d'un regard aimant"

Christian Bobin

 

                            Février 2025

Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis

Je dois le chercher là où il est

Et commencer là, justement là. 


Celui qui ne sait faire cela, se trompe lui même

Quand il pense pouvoir aider les autres.


Pour aider un être,

Je dois certainement comprendre plus que lui,

Mais d'abord comprendre ce qu'il comprend.

Si je n'y parviens pas, il ne sert à rien 

Que je sois plus capable et plus savant que lui.


Si je désire avant tout montrer ce que je sais,

C'est parce que je suis orgueilleux

Et cherche à être admiré de l'autre

Plutôt que l'aider.


Tout soutien commence avec humilité

Devant celui que je veux accompagner;

Et c'est pourquoi je dois comprendre 

Qu'aider n'est pas vouloir maîtriser

Mais vouloir servir.

 

Si je n'y arrive pas, 

Je ne puis aider l'autre.

 

S. Kierkegaard 

Philosophe Danois (1813-1855)

 

                                                                 Mars 2025

 

"Dans une phrase chaque lettre meurt au mot, chaque mot meurt au suivant. Au fur et  mesure que vous lisez, vous oubliez le mot que vous avez lu parce qu'il s'incorpore aux autres, et chaque élément de la phrase, en mourant à l'autre, prépare la genèse du sens. Enfin il faut que la phrase meure pour que le sens se dégage. Ou disons encore : il faut que le corps verbal de la phrase meure pour que le sens, qui en est le corps intime, se mette à vivre en nous."

Georges Haldas, poète et écrivain suisse

In "L'échec fertile", 1996 


                                                                Avril 2025

 

"Il y a toujours deux livres dans un vrai livre. Le premier seulement est écrit. C'est le second qui est lu. C'est dans le livre du dessous que le lecteur reconnaît ce qui, de l'auteur et de lui témoigne de l'appartenance à une même communauté silencieuse"

Christian Bobin

In "L'épuisement" 



                                                                Mai 2025

 

Sait-on qu'écrire exige l'habileté nerveuse et musculaire la plus fine ? Aucune autre manipulation ne recrute des terminaisons aussi nombreuses et petites. Qui sait le faire pourrait tout faire de ses dix doigts, un peuple qui apprend ce raffinement apprend d'un coup les métiers manuels possibles, plus grossiers ou plus faciles, qui l'a inventé a ouvert à l'humanité la voie vers ce possible là, tout pratique.

Mais, inversement la brodeuse, la cousette, la fileuse, la chirurgienne même qui opère sous microscope lacent encore des coutures en connexions larges, comparées aux noeuds si fins ou aux chemins si chantournés de l'écriture, elles ont les mains dans les choses dures alors que celle qui écrit les plonge déjà dans le signe doux. Lien si délié qu'il ne tient à rien, noeud si ténu qu'il passe déjà dans un deuxième règne.

 Le pur toucher ouvre à l'information, corrélat doux de ce que l'on appelait jadis l'intellect. 


Michel Serres

in "Les cinq sens" 1990

 

Juin 2025

 

Prendre la plume comme on prend la parole.

Si l'on prend la parole, c'est qu'on nous la donne.

 

Prendre et donner dans le même mouvement, c'est le mouvement même de la vie, de la parole vraie qui se prend et qui se donne parce que se disant elle en appelle à l'autre ;

C'est le mouvement même de l'écriture vraie qui relie et sépare, qui marque et qui démarque parce que s'inscrivant, elle provoque l'autre à s'inscrire.

Marie Motay 

 

 

Ecrire les mots que je sais dire 

Ceux qui habillent mes joies, mes peines, mes soucis,

Ceux qui germent dans ma vie, mes rêves, mes souvenirs 

Les écrire comme je les vois, comme je les imagine,

Sans peur de me tromper,

Dans une langue que je connais mal

Ou que j'ai mal apprise,

Ecrire sans honte, sans retenue,

Parce qu'on m'y autorise,

Avec l'envie d'apprendre et de me faire comprendre 

 

Communiquer à mon bras, à ma main,

Ce mouvement précis, difficile, malhabile

Qui donne forme aux lettres, les assemble en mots,

Et construit un message à nul autre pareil.

Il est là, devant moi et n'est déjà plus moi : 

Les autres s'en emparent et visitent étonnés

Tableaux et paysages où naissent mes idées. 

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